Entre la France et l'Italie
Paris
Paris au début du 13e siècle
Autour des années 1200, l’implantation des archives et de l’administration royale, l’établissement de l’université et l’installation d’une nouvelle communauté juive ont profondément transformé la physionomie de Paris. La présence d’une riche aristocratie internationale est à l’origine de la multiplication des chantiers et des productions nouvelles, notamment des ivoires, des manuscrits et des objets d’orfèvrerie. La ville s’impose comme la capitale européenne du luxe.
Pise et Sienne
Pise et Sienne dans la seconde moitié du 13e siècle
Pise et Sienne se ressemblent par bien des points au 13e siècle. Les deux cités italiennes bénéficient d’une situation favorable. Pise est l’un des ports les plus puissants de la Méditerranée et l’une des places commerciales majeures de l’Europe, jusqu’à ce que cette position lui soit disputée par Gênes et Florence. Sienne est située sur la Via Francigena, principale voie de circulation entre Rome et l’Angleterre pendant tout le Moyen Âge. La cité développe un système fiscal avantageux : refuge des capitaux, elle devient la plus grande place bancaire au monde. Dans chacune de ces deux cités, la seconde moitié du 13e siècle est marquée par de grands chantiers et notamment la décoration des monuments religieux, telles les cathédrales. À cette époque, les allers-retours continus des artistes entre Pise et Sienne sont un indice de l’émulation qui existe entre les deux cités. Néanmoins, alors que Sienne poursuit son expansion au 14e siècle, notamment en développant les prêts au pape, Pise souffre de l’expansion florentine et en devient un satellite en 1406.
Florence
Florence vers 1300
Plus éloignée des grands axes de circulation que ses rivales, Pise et Sienne, Florence connaît néanmoins un développement sans précédent à la charnière des 13e et 14e siècles. Les familles de marchands florentins en font la plaque tournante des échanges et le berceau du commerce moderne, où la loi de l’offre et de la demande est redynamisée par les effets de mode, qui créent de nouveaux besoins. Dans ce contexte de croissance, la population florentine double et la ville entreprend de grands travaux d’urbanisme : érection de nouvelles murailles, construction d’un palais public et édification d’une nouvelle cathédrale. Pour ces grands chantiers, la ville, consciente de sa puissance, s’attache les services des plus grands artistes du temps, parmi lesquels Arnolfo di Cambio, Giotto, Andrea Pisano…