Le Crucifiement de saint André
Charles Le Brun (1619-1690)
1647
Huile sur toile
H. 410 ; L. 310 cm
Paris, cathédrale Notre-Dame
© Philippe Berthé / Centre des monuments nationaux
Jacques de Voragine. La légende dorée
Le lendemain malin, Égéas s'assit sur son tribunal et il fit amener André, et il l'engagea de nouveau à sacrifier aux idoles, en disant : « Si tu n'obéis pas, je te ferai attacher sur cette même croix que tu as louée » ; et il le menaça de grands tourments. André répondit : « Invente tous les plus cruels supplices que tu pourras, car plus grande aura été ma constance, plus je serai agréable à mon Roi. » Et le proconsul ordonna à vingt hommes de saisir André, et qu'il fût lié sur la croix par les pieds et par les mains, de manière à souffrir aussi longtemps que possible. Et comme on menait l'apôtre au supplice, il y eut un grand concours de peuple, et l'on disait : « Cet homme est innocent et son sang est répandu sans cause. » Et l'apôtre les pria de ne pas empêcher son martyre.
Et quand il vit de loin la croix, il la salua en disant : « Salut, croix, qui as été consacrée par le corps de Jésus Christ, et que ses membres ont ornée de tant de perles. Avant que le Seigneur eût été lié sur toi, tu étais un objet de terreur ; maintenant, ceux qui sont enflammés de l'amour céleste t'appellent de tous leurs vœux. Je viens donc à toi, plein de sécurité et de joie, afin que tu reçoives le disciple de celui qui est mort sur toi ; je l'ai toujours chérie, et j'ai constamment désiré t'embrasser. O bonne croix !
traduite du latin et précédée d'une notice historique et bibliographique, par M. Gustave Brunet
Édition C. Gosselin (Paris), 1843
Le tableau a été peint pour le May présenté en 1647 par les orfèvres Nicolas Boucher et Simon Grouard à la cathédrale Notre-Dame de Paris.