Le Passage du Granique
Girard Audran (1640-1703), d’après Charles Le Brun
1672
Eau-forte et burin
H. 72 ; L. 140 cm
Quatre feuilles imprimées et réunies
Troisième état
Cuivre en rapport : Chalcographie du Louvre, inv. 997
Maincy, château de Vaux-le-Vicomte
© Guillaume Crochez / Vaux-le-Vicomte
Plutarque. Vie d'Alexandre
Les généraux de Darius avaient assemblé une armée nombreuse ; et, campés sur les bords du Granique, ils se préparaient à disputer le passage à Alexandre. Étant là aux portes de l'Asie, il fallait nécessairement combattre pour s'en ouvrir l'entrée et pour commencer la campagne. La plupart de ses officiers craignaient la profondeur du fleuve, la hauteur et l'inégalité de la rive opposée, qu'on ne pouvait franchir que les armes à la main. […] Parménion lui conseillait de ne pas risquer le passage ce jour-là, parce qu'il était déjà tard. Alexandre lui répondit que ce serait déshonorer l'Hellespont, que de craindre, après l'avoir traversé, de passer le Granique. En même temps, il s'élance dans le fleuve, suivi de treize compagnies de cavalerie, et s'avance au milieu d'une grêle de traits vers l'autre bord, qui était très-escarpé et couvert d'armes et de chevaux. […]
Pendant ce combat si périlleux que livrait la cavalerie, la phalange macédonienne traversait le fleuve, et les deux corps d'infanterie commencèrent l'attaque. Celle des Perses montra peu de vigueur, et ne fit pas une longue résistance ; elle tourna bientôt le dos, et prit la fuite, excepté les mercenaires grecs.
traduction française par V. Bétolaud
Édition L. Hachette (Paris), 1843
Le tableau est conservé dans les collections du Musée du Louvre.