Alexandre et Porus
Girard Audran (1640-1703), d’après Charles Le Brun
1678
Eau-forte et burin
H. 71 ; L. 159 cm
Quatre feuilles assemblées, imprimées à partir de quatre plaques
Troisième état
Cuivre en rapport : Chalcographie du Louvre, inv. 999
Maincy, château de Vaux-le-Vicomte
© Guillaume Crochez / Vaux-le-Vicomte
Plutarque. Vie d'Alexandre
Porus, suivant le plus grand nombre des historiens, avait quatre coudées et une spithame de haut ; sa taille et sa grosseur répondaient à celles de l'éléphant qu'il montait et qui était le plus grand de l'armée. Cet animal fit paraître, dans cette occasion, un instinct étonnant et une sollicitude admirable pour la personne du roi : tant que Porus conserva ses forces, il le défendit avec courage, repoussant et blessant tous ceux qui venaient l'attaquer ; mais lorsqu'il sentit que, couvert de dards et de blessures, ce Prince s'affaiblissait peu à peu, alors, dans la crainte que son maître ne tombât, il plia les genoux, se laissa aller doucement à terre, et, au moyen de sa trompe, il arracha avec précaution les dards l'un après l'autre.
Porus fut pris et amené devant Alexandre, qui lui demanda comment il voulait être traité : « En roi ! » lui répondit Porus. « N'as-tu rien de plus à dire ? » demanda Alexandre. « Tout est compris dans ce mot : En roi ! » répliqua Porus. Alexandre ne se borna pas à lui laisser son ancien royaume, pour qu'il le gouvernât sous le nom de satrape ; il y ajouta plusieurs autres pays, et après avoir subjugué les peuples libres de ces contrées, qui formaient quinze nations différentes et possédaient cinq mille villes considérables avec un nombre infini de villages, il les mit sous la domination de Porus.
traduction française par V. Bétolaud
Édition L. Hachette (Paris), 1843
Le tableau est conservé dans les collections du Musée du Louvre.