Pichet
Iran
Pichet
Vers 1150-1250
Céramique glaçurée à décor moulé sous glaçure
Paris, musée du Louvre
MAO 1232
Achat, 1999
© RMN-GP (musée du Louvre) / Claire Tabbagh
Dès le 11e siècle, le monde islamique adopte pour le façonnage des pièces de céramique les plus prestigieuses, un type de pâte enrichi en silice qui a la propriété de devenir très dur à la cuisson. En Iran tout particulièrement, les parois des objets s’amincissent et peuvent jouer d’une translucidité accrue par des décors perforés. Associant cette qualité de pâte à une fine glaçure de belle adhérence, les artistes potiers cherchent parfois à évoquer les porcelaines chinoises tant appréciées. Les décors peints les plus précieux sont appliqués dès la fin du 12e siècle sur ces pièces, tel le décor de lustre métallique qui offre sous un certain angle, grâce à un composé d’oxydes de cuivre et d’argent cuit dans un four privé d’oxygène, d’intenses reflets chatoyants.
Un apogée de l’Orient islamique
Au tournant de l’an mil, le monde islamique connaît de grands bouleversements avec l’arrivée de peuples turcs venus d’Asie centrale. Les mongols, lancés par Gengis Khan, détruisent Bagdad en 1258 puis dominent le monde iranien. À la fin du 14e siècle, Tamerlan, dont le centre du pouvoir se situe à Samarkand en Asie centrale, reprend le relais avec de non moins dévastatrices conquêtes. Soutenu par les commandes des souverains, l’art connaît un véritable apogée. La céramique évolue grâce à l’élaboration de pâtes siliceuses qui transforment la physionomie des objets et investit le domaine architectural permettant d’introduire couleur et jeux de texture dans les monuments. Par ailleurs, l’art du métal se caractérise par le développement de décors incrustés reflétant cette recherche de polychromie.